Avec « le pacte de responsabilité », François Hollande poursuit la
politique libérale pro-patronale dont il a toujours été porteur, comme
ses prédécesseurs.
Une fois de plus, il sert les intérêts du MEDEF.
Depuis le début du quinquennat, c’est une suite de mesures
économiquement inefficaces et socialement injustes : exemption pour le
patronat du paiement des cotisations sociales de la branche famille (35
milliards d’euros), fausse remise à plat fiscale… Celles annoncées ce
jour sont aussi dans le droit fil d’une conception libérale de la
politique de l’offre, du « coût » du travail, et du partage toujours
plus inégal des richesses.
Le patronat paiera moins de cotisations sociales et les salarié-es
règleront la facture au travers de la baisse des dépenses publiques,
donc de la dégradation de la redistribution sociale (dont la sécurité
sociale) et des services publics. La réorganisation des collectivités
locales aura des conséquences sociales, même si leur portée ne peut être
mesurée à l’aune des annonces très floues qui sont faites.
Parler de contreparties à ces largesses (en termes d’emplois ou de
salaires) est une plaisanterie. Voilà des décennies que les
gouvernements successifs multiplient les exonérations de cotisations
sociales pour le patronat et que le chômage ne cesse d’augmenter.
La logique financière des entreprises au détriment de l’activité
économique et de l’investissement socialement et écologiquement utiles,
est inhérente au système capitaliste et c’est la raison première du
désastre humain, social et économique que subissent les salarié-es des
grandes groupes comme des petites entreprises, les chômeurs-euses, les
jeunes en formation, les retraité-es.
Le MEDEF et l’AFEP (officine des entreprises du CAC 40), n’en n’ont
jamais assez. Leur objectif est de détruire tout ce qui reste de
garanties et de protection sociales, de continuer à diminuer la part des
richesses produites en faveur des salaires, de pouvoir licencier sans
entrave comme le permet la loi mal nommée de « Sécurisation de
l’emploi », de voir baisser la fiscalité des entreprises.
Le chantage du président du MEDEF, Gattaz, sur la supposée création
d’un million d’emplois en contrepartie d’une baisse des cotisations
sociales de 30 milliards d’euros, est une provocation.
François Hollande et son gouvernement nous plongent dans une
politique récessive, refusent de s’attaquer à la question essentielle du
coût du capital (dividendes, optimisation, évasion et fraude fiscales,
spéculation financière, système bancaire, etc.) et s’opposent à une
politique de transformation économique, sociale, écologique, en rupture
avec le libéralisme. L’annonce du renforcement franco-allemand sur cette
orientation va accentuer la politique libérale de l’Union européenne.
Le Président annonce qu’il engagera la responsabilité du
gouvernement devant l’Assemblée nationale dans les mois à venir. Nous
appelons à la construction de mouvements sociaux d’ampleur pour exprimer
plus fortement, dans les entreprises, les services et les localités, le
refus de cette politique antisociale du gouvernement. Les organisations
syndicales qui refusent d’accompagner la politique pro-patronale du
gouvernement doivent s’unir au plan national pour construire la riposte
populaire !
2014 - 1 - 14 - Pacte d’impunité pour le capital.pdf
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