Une
usine à gaz qui généralise l’arbitraire et l’individualisation
des rémunérations!
En
2008, on avait connu, chez les administratifs, la Prime Fonctions et
Résultats (PFR) qui introduisait une rémunération variable au gré
de la hiérarchie. Maintenant nos gouvernants font encore pire avec
le Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions,
de l’Expertise et de l’Engagement Professionnel (RIFSEEP) étendu
à l'ensemble des 3 fonctions publiques.
La
logique derrière toutes
ces réformes, réclamées par la Conférence des Présidents
d'Université, ne change pas d’un gouvernement libéral à
l’autre : toujours plus d’individualisation, casser les
solidarités de corps pour isoler le/la salarié-e dans un rapport
direct et brutal avec sa hiérarchie.
Le
RIFSEEP est une usine à gaz appliquée progressivement aux
différents corps de la fonction publique qui sont censés y
« adhérer » les uns après les autres, à quelques
exceptions près (notamment les chercheurs-ses, les
enseignant-e-s/chercheurs-ses et les enseignant-e-s). Cette réforme
est appliquée aux corps de l’AENES depuis le 1er
janvier 2016. Pour les filières ITRF et Bibliothèques, les
discussions sont en cours.
Le
RIFSEEP instaure le règne de l’arbitraire. La plupart des
indemnités statutaires, donc nationales et souvent proportionnelles
à la valeur du point d'indice, sont supprimées. La revalorisation
annuelle des primes se transforme en « réexamen »
individuel. L’entretien professionnel, qui permettait déjà au
supérieur hiérarchique direct (« N+1 » dans la vulgate
managériale) de « proposer » des réductions ou
des majorations d’ancienneté
selon les têtes qui lui revenaient ou non, modulera aussi les primes
des agent-e-s. Si on veut conserver sa prime, il faudra être bien
vu, accepter une mobilité ou une nouvelle mission… Et, encore,
rien ne garantit que les enveloppes ministérielles dédiées à
l'indemnitaire augmenteront, ni même resteront stables au fil des
années. Il
risque
d'y avoir de moins en moins d'élu-e-s
Et,
comme par hasard, cette réforme intervient en même temps que la
réforme territoriale, la fusion des rectorats et celle d’universités
dans le cadre des COMUE. Le RIFSEEP s’inscrit dans le cadre général
d’une destruction progressive des services publics et du statut de
fonctionnaire.
Aucun
des éléments de ce régime indemnitaire n’est donc acceptable et
nous appelons à signer la pétition intersyndicale :
www.universite-democratique.org/rifseep/
SUD
Éducation réaffirme son opposition aux primes, facteurs de
division, et revendique :
►l’intégration
des indemnités au salaire, notamment afin que celles-ci soient
prises en compte dans le calcul des retraites
►l’augmentation
générale des salaires
►la réduction
des écarts de rémunération
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