Le nouveau gouvernement doit prendre la mesure du
désastre en cours dans l’Enseignement supérieur et la Recherche. Les
premières nominations alertent la communauté scientifique : de nombreux
postes clefs se voient
confier à des personnalités ayant largement contribué à cette stratégie
délétère (LRU, etc.).
Le gouvernement doit rompre clairement avec la politique de destruction
menée dans le cadre du processus de Bologne de libéralisation de
l’enseignement supérieur, initiée par Claude Allègre et poursuivie
jusqu’à Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez.
Il faudra au moins :

titulariser
tous les personnels précaires travaillant sur poste pérenne, créer des
emplois, tous les ans pour toutes les catégories et interdire les
externalisations de services ;

abroger
la loi LRU de gouvernance autoritaire des universités et le Pacte pour
la Recherche qui assujettit la recherche à l’innovation ;

défaire
le LMD : stopper l’éclatement des formations, la semestrialisation et
la marchandisation des connaissances par les ECTS ;

promouvoir
une université pour tous : gratuité de la formation continue pour tous,
cursus adaptés aux salariés dans toutes les universités (cours du soir,
remises à niveau) ;

construire des logements étudiants près des campus, instaurer un salaire étudiant ;
Des mesures immédiates doivent être prises :

abroger
le décret du 23 avril 2009 modifiant le statut des
enseignants-chercheurs qui a déclenché en 2009 la plus grande grève dans
les universités ;

abroger
le décret n° 2010-888 et sa réforme de janvier 2012 relatifs aux
conditions générales de l’appréciation de la valeur professionnelle des
fonctionnaires de l’Etat, applicable aux personnels BIATOSS et ITA ;

dissoudre
l’AERES composée d’"experts" auto-proclamés, nommés obscurément, dont
les avis ne font même plus rire. De fait, l’excellence par
l’identification des "plus mauvais" est une idée toxique, sans antidote,
qui détruit inexorablement nos professions ;

démanteler
l’ANR qui détourne le financement récurrent des universités et des
organismes vers des financements sur projet à court terme et instaure la
précarité ;

annuler
les conventions d’IDEX déjà signées, démonter les structures
administratives liées aux Labex et répartir les moyens prévus dans les
universités et EPST ;

reverser
à la recherche publique la niche fiscale du Crédit Impôt Recherche
(dont le montant annuel est équivalent à deux fois la dotation totale du
CNRS !) ;

abroger
la réforme de la formation des enseignants, dite « mastérisation »,
re-ouvrir un concours au niveau licence et deux années de vraie
formation initiale rémunérées ;

baisser les temps de service de tous les enseignants (qui n’ont d’ailleurs jamais bénéficié des 35h !).
Source :
ICI
Communiqué en pdf :
LA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire